63
Le secteur
bancaire paie-t-il
des bonus trop
élevés ?
Durant la crise financière, la politique
salariale de certaines institutions fi­
nancières et, en particulier, les bonus
de certains traders et de la haute di­
rection, ont été vivement décriés. Ce
sont surtout les grandes institutions
étrangères qui s’avéraient parfois ac­
corder aux traders et aux membres
de leur direction des bonus considé­
rés par la société comme « excessifs ».
Dans les institutions belges, ces bonus
n’ont jamais atteint de tels montants.
Cela ne signifie cependant pas que le
secteur financier en Belgique n’ait pas
adapté sa politique de rémunération
là où nécessaire.
Les bonus
L’accord de gouvernement du 1
er
décembre
2011
indique que les administrateurs et
membres des comités de direction n’ont pas
droit aux options sur actions, aux actions gra-
tuites, aux bonus ou à tout autre avantage si leur
institution financière bénéficie du soutien des
pouvoirs publics. En 2011, plusieurs grandes
banques belges n’ont accordé aucun avantage
de ce type aux membres de leur direction.
Dans les prochaines années, la politique en
matière de bonus sera soumise à des condi-
tions strictes. C’est ainsi que les bonus qui
seront éventuellement versés (nous songeons
ici aux bonus qui se rajoutent au salaire, pas de
la rémunération variable perçue, par exemple,
par des personnes ayant un profil de vendeur)
devront être étalés dans le temps. De plus, ils
ne pourront pas seulement être accordés sur la
base de critères financiers : la satisfaction des
clients deviendra également un critère majeur.
A côté de cela, le caractère durable des presta-
tions qui seront récompensées devra être éva-
lué. Celles-ci devront être également liées aux
résultats à long terme.
Une série d’institutions ont introduit, sur
une base volontaire, des systèmes dits de
claw
back
 :
les membres du comité de direction et
certains senior managers reçoivent des éven-
tuels bonus non seulement dont le paiement
est étalé dans le temps, mais qui peuvent aussi
être réclamés si les résultats à long terme ne
paraissent pas justifiés.
Dans 74 % du secteur (4 des 19 institutions fi-
nancières), le comité de rémunération se com-
>
Entrepreneuriat éthique