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de tous les actifs (ainsi que de tous les passifs)
s’appelle le total du bilan.
Le passif est repris à droite de l’actif. Les fonds
propres (entre autres les dettes envers les ac-
tionnaires) sont repris en haut de la colonne
du passif. En principe, les fonds propres cor-
respondent à l’argent dont une banque peut
disposer immédiatement.
Les fonds de tiers sont repris sous les fonds
propres. L’épargne (dépôts) des clients en
fait notamment partie, ainsi que l’argent
qu’une banque a par exemple emprunté aux
banques centrales ou sur les marchés finan-
ciers afin de financer son bilan. Le rapport
entre les fonds propres et le total du bilan
(
qui se résume donc en réalité au nombre de
fois où une banque a placé ses fonds propres
sur le marché) s’appelle « l’effet de levier »
(
leverage).
Le total du bilan d’une banque n’est par défi-
nition pas stable, même lorsqu’une banque
n’achète ou ne vend aucun actif, car la valeur
de cet actif est variable. Un bâtiment peut
par exemple avoir plus ou moins de valeur,
la valeur d’une marque peut augmenter ou
diminuer, etc. Conformément aux normes
comptables IFRS internationales, une banque
doit répercuter ces fluctuations dans son bilan
pour certaines de ses possessions.
Glissements à l’actif
Grosso modo, nous retrouvons du côté de
l’actif du bilan d’une banque trois catégories
de possessions « financières ».
Les crédits à long terme, qui restent dans le
livre comptable jusqu’à la date d’échéance
(
par exemple les hypothèques sur 30 ans) sont,
conformément aux règles comptables interna-
tionales, détenus jusqu’à l’échéance
hold
to maturity »)
.
Cela signifie qu’ils conservent
leur valeur d’achat dans le livre comptable jus-
qu’à ce qu’ils soient payés. Si, par exemple, la
maison associée à l’hypothèque gagne ou perd
de sa valeur, cette fluctuation de valeur n’aura
aucun effet sur le total du bilan de la banque.
Les actifs du portefeuille de trading sont en re-
vanche destinés à être revendus le plus rapide-
ment possible. Ils figurent dans le livre comp-
table à la valeur du jour. Généralement, aucun
financement durable à long terme n’est exigé
pour les conserver dans le livre comptable, car
ils peuvent en principe être très rapidement
revendus.
Entre ces deux catégories, il y a les possessions
financières qui figurent dans le livre comptable
comme « actifs disponibles à la vente » («
avai­
lable for sale
»).
Il s’agit des actifs que la banque
peut éventuellement conserver jusqu’à la date
d’échéance, mais qu’elle peut aussi vendre
dans l’intervalle si elle le souhaite. Une partie
importante des actifs des banques belges (de
nombreuses obligations d’État, par exemple)
est reprise sous cette dernière catégorie. Cela
offre aux institutions financières une certaine
latitude dans l’éventualité où un acheteur se
présenterait avec une offre intéressante.
Marchés financiers gelés
Durant la crise, les conséquences de ce choix
sont devenues explicites. Les fluctuations de
la valeur de marché des obligations d’Etat,
par exemple, étaient (sont) donc immédia-
tement visibles dans les livres comptables de
la banque en raison des règles comptables.
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Secteur financier stable