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1.
INTRODUCTION
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Editorial
Au cours de la crise financière comme pendant
la crise de la dette publique qui s’en est suivie,
les institutions financières se sont retrouvées
au cœur de la tempête. Ce qui explique sans
doute qu’en cette période de turbulences, la
demande d’explications quant au rôle sociétal
de ces institutions se soit intensifiée. Au sein
du secteur mais aussi et surtout en dehors, un
appel à clarifier le rôle des banques dans la
société a été lancé. C’était un appel auquel le
secteur ne voulait, ni ne pouvait rester sourd.
L’importance du rôle des banques dans la
société ne fait guère débat. Elles sont les gar-
diennes de l’épargne des citoyens. Elles jouent
un rôle crucial dans les paiements. Et plus que
partout ailleurs dans le monde, au travers des
crédits qu’elles leur accordent, les institutions
financières belges fournissent aux entreprises,
et en particulier aux PME, piliers de notre
économie, l’oxygène dont elles ont besoin.
En dehors de l’Europe, les entreprises, voire
les pouvoirs publics, se financent en première
instance sur les marchés des capitaux et seu-
lement au second chef via les banques. En
Belgique, c’est l’inverse.
Les banques jouent aussi un rôle primordial
en termes d’emploi (et par extension aussi
en termes de solidarité sociale, via les coti-
sations sociales), de lutte contre la fraude ou
de fiscalité (si l’on considère par exemple les
précomptes et les contributions bancaires qui
alimentent le Trésor).
En ce sens, les institutions financières belges
sont peut-être davantage que partout ailleurs
au service de l’individu et de la société.
Ce rôle fondamental implique aussi des obli-
gations. C’est pourquoi, depuis l’éclatement de
la crise financière, le secteur se livre régulière-
ment, si pas en permanence, à une autocritique.
Nous avons prêté l’oreille à nos clients, examiné
avec nos fournisseurs les raisons des échecs,
réfléchi avec les syndicats et nos autres parte-
naires aux solutions qui permettraient de déve-
lopper un secteur plus vital et durable. Voici
le résultat de cet exercice: un rapport visant à
mettre en lumière les différents aspects de la
responsabilité sociétale du secteur financier et
à éclairer la manière dont les institutions conci-
lient leurs droits et leurs devoirs.
Le tout premier
rapport sur la responsabilité
sociétale du secteur financier
belge passe en re-
vue 22 thèmes qui touchent au cœur même de
l’activité bancaire belge. Les thèmes sont abor-
dés sous la forme de questions telles qu’elles
pourraient émaner de la société. Ces thèmes
ont été définis à l’issue de différentes consulta-
tions des parties prenantes – des banques aux
associations de consommateurs, organisations
non gouvernementales, autorités de contrôle
ou représentants du monde académique, en
passant par les travailleurs et les fournisseurs.
Nous tenons ici à remercier chacun de ces
intervenants de leur contribution à et de leur
investissement dans l’élaboration des fonde-
ments d’ un secteur financier meilleur et plus
durable.
Bien que consacré au passé, ce rapport doit sur-
tout s’interpréter comme un fil conducteur pour
l’avenir. Un avenir avec un le secteur financier
qui honorera et renforcera davantage encore ses
engagements vis-à-vis de la société. Qui présen-
tera ses réalisations, mais identifiera aussi ses
défis sur la difficile route vers un monde et une
société plus durables.
Filip Dierckx
Michel Vermaerke
Président Febelfin
Chief Executive
Officer Febelfin