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Secteur financier stable
renforce l’efficacité de l’économie. Mais il est
naturellement exceptionnel que dépôts et cré-
dits s’équilibrent parfaitement. Autrement dit,
cela signifie que les dépôts doivent être trans-
formés avant de devenir des crédits.
Comment ?
Par transformation d’échelle:
les petits
dépôts sont regroupés pour pouvoir pro-
poser de « gros » dépôts. Individuellement,
l’argent des milliers d’épargnants dans notre
pays n’aurait aucune utilité économique. En
rassemblant cette épargne, la banque peut
la transformer en crédits et l’affecter aux
besoins de financement d’autres personnes.
Par transformation de durée :
les crédits à
long ou moyen terme sont financés par des
dépôts à court terme.
Par transformation de devise :
il arrive que
des dépôts libellés dans une monnaie don-
née soient convertis en crédits dans une
autre monnaie.
La transformation des dépôts en crédits induit
certains coûts pour la banque. Il y a d’abord
le coût des moyens mis en oeuvre. Il faut
entendre par là le personnel, les systèmes
informatiques ou le réseau de distribution
notamment.
À cela s’ajoutent les coûts inhérents aux
risques liés au système de transformation. Il
existe trois catégories de risques :
Le risque de crédit :
il peut arriver que
l’emprunteur fasse faillite et ne soit plus
en mesure de rembourser son crédit. La
banque ne pourra peut-être par récupérer
l’intégralité du montant prêté.
Le risque de liquidité :
en fonction des
spécificités de leurs dépôts, les épargnants
peuvent récupérer leur argent à un moment
donné. La banque doit alors veiller à être en
mesure de rembourser ses créanciers.
Le risque d’intérêt :
une banque dispose
d’une certaine marge d’intérêt et doit
s’efforcer de faire en sorte qu’elle reste
positive. Cette marge correspond à la dif-
férence entre les revenus de l’intérêt pro-
venant des crédits et les coûts de l’intérêt
sur les dépôts. Celui qui contracte un crédit
peut opter pour un crédit à taux fixe, ce qui
revient à rembourser une somme identique
tout au long du crédit. Mais en cas d’aug-
mentation du taux sur les dépôts, la banque
ne peut pas répercuter ces coûts sur ses em-
prunteurs. La marge d’intérêt de la banque
risque alors de devenir négative.
Une banque peut choisir de prendre les
risques à son compte. Dans ce cas, elle veil-
lera par exemple à disposer de suffisamment
de fonds propres ou d’une marge de liquidité
suffisante (c’est-à-dire la mesure dans laquelle
elle peut faire face à ses obligations de paie-
ment à court terme).
La banque peut par ailleurs choisir de se pré-
munir contre ces risques. L’une des possibi-
lités est d’opter pour une opération de swap,
comme un swap d’intérêts. Dans ce cadre, par
le jeu de différentes transactions, le taux fixe
est transformé en taux variable, ce qui élimine
le risque d’intérêt. Mais cette opération de
«
hedging  » des risques implique évidemment
un coût.