Pourqoui ce rapport?

Au cours de la crise financière comme pendant la crise de la dette publique qui s’en est suivie, les institutions financières se sont retrouvées au cœur de la tempête. Ce qui explique sans doute qu’en cette période de turbulences, la demande d’explications quant au rôle sociétal de ces institutions se soit intensifiée. Au sein du secteur mais aussi et surtout en dehors, un appel à clarifier le rôle des banques dans la société a été lancé. C était un appel auquel le secteur ne voulait, ni ne pouvait rester sourd.

L’importance du rôle des banques dans la société ne fait guère débat. Elles sont les gardiennes de l’épargne des citoyens. Elles jouent un rôle crucial dans les paiements. Et plus que partout ailleurs dans le monde, au travers des crédits qu’elles leur accordent, les institutions financières belges fournissent aux entreprises, et en particulier aux PME, piliers de notre économie, l’oxygène dont elles ont besoin. En dehors de l’Europe, les entreprises, voire les pouvoirs publics, se financent en première instance sur les marchés des capitaux et seulement au second chef via les banques. En Belgique, c’est l’inverse.

Les banques jouent aussi un rôle primordial en termes d’emploi (et par extension aussi en termes de solidarité sociale, via les cotisations sociales), de lutte contre la fraude ou de fiscalité (si l’on considère par exemple les précomptes et les contributions bancaires qui alimentent le Trésor).

En ce sens, les institutions financières belges sont peut-être davantage que partout ailleurs au service de l’individu et de la société.

Ce rôle fondamental implique aussi des obligations. C’est pourquoi, depuis l’éclatement de la crise financière, le secteur se livre régulièrement, si pas en permanence, à une autocritique. Nous avons prêté l’oreille à nos clients, examiné avec nos fournisseurs les raisons des échecs, réfléchi avec les syndicats et nos autres partenaires aux solutions qui permettraient de développer un secteur plus vital et durable. Voici le résultat de cet exercice : un rapport visant à mettre en lumière les différents aspects de la responsabilité sociétale du secteur financier et à éclairer la manière dont les institutions concilient leurs droits et leurs devoirs.

Le tout premier rapport sur la responsabilité sociétale du secteur financier belge passe en revue 22 thèmes qui touchent au cœur même de l’activité bancaire belge. Les thèmes sont abordés sous la forme de questions telles qu’elles pourraient émaner de la société. Ces thèmes ont été définis à l’issue de différentes consultations des parties prenantes – des banques aux associations de consommateurs, organisations non gouvernementales, autorités de contrôle ou représentants du monde académique, en passant par les travailleurs et les fournisseurs. Nous tenons ici à remercier chacun de ces intervenants de leur contribution à et de leur investissement dans l’élaboration des fondements d’un secteur financier meilleur et plus durable.

Bien que consacré au passé, ce rapport doit surtout s’interpréter comme un fil conducteur pour l’avenir. Un avenir avec un le secteur financier qui honorera et renforcera davantage encore ses engagements vis-à-vis de la société. Qui présentera ses réalisations, mais identifiera aussi ses défis sur la difficile route vers un monde et une société plus durables.

 

Filip Dierckx, Président Febelfin

Michel Vermaerke, Chief Executive Officer Febelfin