Le secteur bancaire paie-t-il des bonus trop élevés ?

Durant la crise financière, la politique salariale de certaines institutions financières et, en particulier, les bonus de certains traders et de la haute direction, ont été vivement décriés. Ce sont surtout les grandes institutions étrangères qui s’avéraient parfois accorder aux traders et aux membres de leur direction des bonus considérés par la société comme « excessifs ». Dans les institutions belges, ces bonus n’ont jamais atteint de tels montants. Cela ne signifie cependant pas que le secteur financier en Belgique n’ait pas adapté sa politique de rémunération là où nécessaire.

Les bonus

L’accord de gouvernement du 1er décembre 2011 indique que les administrateurs et membres des comités de direction n’ont pas droit aux options sur actions, aux actions gratuites, aux bonus ou à tout autre avantage si leur institution financière bénéficie du soutien des pouvoirs publics. En 2011, plusieurs grandes banques belges n’ont accordé aucun avantage de ce type aux membres de leur direction.

Dans les prochaines années, la politique en matière de bonus sera soumise à des conditions strictes. C’est ainsi que les bonus qui seront éventuellement versés (nous songeons ici aux bonus qui se rajoutent au salaire, pas de la rémunération variable perçue, par exemple, par des personnes ayant un profil de vendeur) devront être étalés dans le temps. De plus, ils ne pourront pas seulement être accordés sur la base de critères financiers : la satisfaction des clients deviendra également un critère majeur. A côté de cela, le caractère durable des prestations qui seront récompensées devra être évalué. Celles-ci devront être également liées aux résultats à long terme.

Une série d’institutions ont introduit, sur une base volontaire, des systèmes dits de claw back : les membres du comité de direction et certains senior managers reçoivent des éventuels bonus non seulement dont le paiement est étalé dans le temps, mais qui peuvent aussi être réclamés si les résultats à long terme ne paraissent pas justifiés.

Dans 74 % du secteur (4 des 19 institutions financières), le comité de rémunération se compose pour plus de la moitié d’administrateurs indépendants. Dans 18 % du secteur (10 des 19 institutions sondées), ce comité compte au moins une personne indépendante.

Ecart salarial

En comparaison avec les salaires que les membres de la haute direction des institutions financières perçoivent à l’étranger, les salaires belges sont nettement moins élevés. La tension salariale dans le secteur financier belge est plus faible qu’à l’étranger parce que les institutions financières belges rémunèrent bien mieux leurs employés que la moyenne du secteur tertiaire. Cela ne signifie cependant pas qu’il n’existe aucun écart salarial.

La différence entre la rémunération d’un membre de la direction et un employé au guichet est significative. De plus, le management inférieur par exemple ne se verra pas si facilement accorder des bonus. Le secteur et les syndicats discutent aussi régulièrement de la systématique de la rémunération.